Délestage
Le délestage est une pratique permettant d’augmenter les échanges entre la phase liquide et la phase solide (le marc) de la cuve. Pour cela, le jus est transféré dans une cuve tampon, puis est envoyé de la cuve tampon sur le marc avec une pompe au débit assez important afin de complètement le déstructurer et le noyer. Le marc se reforme ensuite progressivement dans la cuve. Un temps de pose entre le vidage et le re-remplissage est parfois opérer afin de laisser le temps au jus présent dans le marc de se ressuyer.
Cette méthode permet une extraction assez importante de composés. D’autres alternatives existent en termes de méthodologie notamment sur le retour du jus dans la cuve avec un tourniquet et sont en général plus douces.
Sur quel type de vin est-il à pratiquer ?
Avec la définition utilisée ici, c’est une méthode d’extraction assez poussée. Il faut donc l’utiliser avec parcimonie et uniquement sur des matières premières qui en ont le potentiel. Trois questions sont à se poser pour choisir ou non de délester :
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Mon raisin est-il à maturité suffisante ? Il faut éviter de le pratiquer sur des parcelles à maturité moyenne à faible. En effet, dû à la faible maturité des pépins, cela conduirait à l’extraction de tanins peu polymérisés apparaissant comme très durs et amers en bouche ainsi qu’une possible apparition d’arômes végétaux. D’autant plus que si la maturité n’est pas atteinte, les pépins ne sont pas assez lignifiés, ce qui facilite l’extraction de leurs tanins.
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Quel est l'état sanitaire de mon raisin ? Dans le cas d’une vendange botrytisée, une extraction trop poussée n’est jamais qualitative. De même, sur des raisins ayant subi de fort stress hydrique induisant notamment la présence de baies flétries, un délestage n’est pas recommandé.
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Quel est le profil final de vin que souhaité ? Le délestage conduit très souvent à des vins plus structurés, il est donc à éviter sur des profils de vins plus légers et/ou des raisins qui n’en ont pas le potentiel au risque d’extraire des composés moins qualitatifs.
A quel(s) moment(s) de la fermentation est-il idéal ?
Deux délestages sont envisageables sur une fermentation alcoolique. Un après la formation du chapeau donc aux alentours de 1075 de densité. Un second peut être fait 48 heures après ce qui correspond en général à 1040 de densité. En dessous le délestage est moins sélectif, les risques d’extractions de composés moins intéressants deviennent réels.