1.4.5 Choix des caractéristiques du plant

Les plants doivent-ils être enrichis en trichoderma ?

Les trichodermas appartiennent au règne fongique. Ce sont des champignons présents à l’état naturel dans le sol et les débris végétaux. Certaines souches ont des propriétés vis-à-vis d’autres champignons notamment ceux responsables de l'Esca (Gestion des maladies du bois et des viroses).

Ils agissent par occupation de l’espace et par la production de molécules qui inhibent le développement des autres champignons.
Les plants enrichis sont donc intéressants dans une dynamique de lutte contre les maladies du bois.

Les plants doivent-ils être traités à l’eau chaude ?

Le traitement à l’eau chaude est un moyen de lutte contre les phytoplasmes responsables de la flavescence dorée (Gestion des maladies du bois et des viroses). Les bois sont immergés dans de l’eau chaude sur un temps donné afin de détruire les phytoplasmes. C’est une opération délicate puisque la sensibilité thermique de la vigne est proche de celle des phytoplasmes. A noter que cette opération peut fragiliser le plant si elle est mal pratiquée. Certaines appellations ont rendu cette pratique obligatoire.

Les plants doivent-ils être avec mycorhizés ?

Les mycorhizes sont des champignons vivants en symbiose avec la vigne. Ils sont connectés aux racines de la vigne et permettent un échange d’éléments nutritifs entre la plante et les mycorhizes. La vigne fournit du sucre qu’elle produit via la photosynthèse et les champignons fournissent des éléments minéraux principalement du phosphore mais aussi de l’azote. D’autres interactions sont supposées mais ne sont pas encore clairement établies. Le principal avantage est la création d’un réseau racinaire très développé de manière très précoce, donc un meilleur départ en production possible avec une bonne reprise des plants. C’est encore plus vrai pour les complants qui souffrent d’une concurrence très forte avec les autres pieds. Six fonctions sont modifiées par la présence de mycorhizes :

• Absorption de l’eau
• Activités hormonales
• Protection contre les pathogènes
• Résistance aux stress environnementaux
• Agrégation des sols
• Adsorption des éléments minéraux et oligoéléments

Quelle hauteur de plant choisir ?

La hauteur classique est de 28 cm. Les premiers 20 cm sont dans le sol lors de la plantation, il ne reste alors que 8 cm hors sol, ce qui ne permet pas nécessairement de bénéficier totalement des traitements et surtout cela les rend sensibles au passage d’outils lors du travail du sol s’il y en a. Il est possible de commander des pieds allant jusqu’à 45 cm.

Il faut alors prendre en compte le mode de conduite de la parcelle. Si la parcelle est conduite à basse hauteur, il vaut mieux éviter les plants trop grands, au risque de ne pas pouvoir former le pied au niveau du premier fil de palissage lors de la taille.

Plants en pot ou traditionnels ?

Les plants traditionnels sont à racines nues. Ce sont souvent les plus faciles à utiliser.

Les plants en pots sont plus récents. Ils permettent d’avoir un système racinaire un peu plus développé et donc un meilleur taux de reprise en pleine terre. Ils sont très intéressants dans les sols très argileux ou pour les porte-greffes à faible développement racinaire. A l’inverse sur des sols trop secs et drainants, ils sont moins intéressants (séchage trop rapide du pot qui risque de ralentir l’extension des racines). Ce sont également les plus contraignants lors de la mise en place puisqu’il faut creuser un trou spécifique. De même, le transport est plus compliqué. D’un autre côté, la période de plantation est aussi plus souple que pour les plants traditionnels.