Après avoir défini tous les paramètres à prendre en compte et les critères de choix des produits utilisés, un bilan sur l’ordre des paramètres à suivre est justifié.
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Correction de l’acidité du sol et de la S/CEC via un chaulage.
Pourquoi : l’activité biologique du sol, la disponibilité des éléments minéraux et les risques de toxicité des métaux dépendent énormément de ce paramètre. Gérer son pH c’est contrôler son milieu. -
MO puis C/N.
Les deux valeurs se regardent conjointement pour savoir si l’on va apporter ou non un fertilisant et de quel type. Exemple : MO haute et C/N élevé, engrais à bas C/N. Si MO basse et C/N normal : amendement.
De plus, une bonne gestion de la matière organique permet de gérer son azote et la plupart des éléments minéraux dans des cas classiques par la simple activité biologique du sol (pas de problèmes d’assimilation par la vigne, pas de déséquilibre particulier…) -
K, Mg et K/Mg.
De même, ces deux valeurs se regardent en même temps car l’un peut limiter l’assimilation de l’autre et inversement. Il faut regarder si la quantité est normale puis choisir son amendement en fonction d’un besoin ou non de rééquilibrer également le rapport K/Mg ou le rapport K2O/MgO. La plupart du temps le rapport est en faveur du potassium mais il ne faut pas chercher à tout prix à rééquilibrer ce paramètre mais plutôt à ne pas aggraver la situation. Si la vigne ne montre pas de symptôme de carence, cela veut dire que malgré les résultats de l’analyse de sol il n’y pas de problème d’assimilation. -
Azote.
L’azote est libéré via l’activité biologique du sol donc une bonne MO et un bon C/N permettent d’avoir des valeurs d’azote normales. D’où son classement si bas dans l’ordre des priorités malgré son aspect indispensable au développement de la vigne. S’il y a une vraie carence observée à la vigne, faire un apport d’engrais. -
Manganèse et bore.
Par observation des feuilles et résultats d’analyses de sarments, apports foliaires pour combler le manque est une bonne option. -
Phosphore.
Uniquement avant plantation car il n’y a jamais de carences même en cas de quantités faibles dans le sol. La plupart des amendements en apportent en petites quantité qui sont largement suffisantes.
Lorsque l’on souhaite favoriser l’autonomie de ses parcelles, le meilleur outil est la gestion de l’activité biologique du sol. Cela permet d’avoir une bonne minéralisation donc un relargage naturel et modéré de tous les éléments nécessaires au bon développement de la vigne (azote, magnésium, potassium…). Le second levier est la gestion du pH du sol et du taux de saturation de la CEC (S/CEC). Ces deux paramètres impactent la disponibilité des éléments pour la plante ainsi que l’activité biologique du sol.
La gestion du pH du sol, de la S/CEC et de l’activité biologique du sol via la matière organique et le C/N permettent de couvrir la majorité des cas. Le rapport K/Mg permet de choisir de manière plus fine les propriétés de son amendement.
Les autres éléments mesurés en analyse de sol permettent de gérer des cas plus complexes de carence ou de toxicité. Dans la plupart des cas, on regarde simplement si ces valeurs sont normales ou non. Sinon il faut agir en conséquence avec un apport correctif. C’est le cas des oligo-éléments principalement. L’analyse de sarment permet d’observer des problèmes d’assimilation de la vigne même s’il y a les éléments disponibles dans le sol et donc de chercher l’origine de ce problème d’assimilation, le corriger si c’est possible ou y pallier via un apport foliaire. C’est à ce moment qu’une compréhension profonde de son vignoble est importante notamment le comportement hydrique de la parcelle, sa vigueur, son niveau d’enracinement et son sol et sous-sol.