La taille permet de maitriser l’allongement des pieds de vigne, de contrôler la vigueur et la production de raisin.Lorsqu’un pied de vigne est taillé, une architecture lui est donnée en fonction du cépage et de la région.
Par exemple, la taille médocaine dans le Médoc, le Guyot simple en Bourgogne, le Gobelet dans la vallée du Rhône. C’est le moment où l’on donne la forme au cep et c’est une bonne pratique de la taille qui permet d’assurer la longévité d’un cep et donc de pérenniser la production. C’est une étape cruciale qui va conditionner le travail de l’année à venir.
2.1.1.a Les fondamentaux sur la taille
L’impact de la charge sur la conduite du vignoble
Lors de la taille, le nombre de bourgeons ou d’yeux laissés s’appelle la charge. La quantité de bourgeons va conditionner le rendement de l’année.
Une taille avec une charge trop forte va conduire à des excès de végétation et de raisins nécessitant plusieurs interventions correctives au cours de la saison. De même, une taille avec une charge trop faible conduit à un déséquilibre du pied et à la production de pampres en grande quantité qu’il faudra éliminer.
Par ailleurs, selon les cépages, la fertilité des bourgeons est dépendante de leur position sur le rameau. Le Cabernet-Sauvignon par exemple est peu fertile sur les yeux de la base, une taille longue en Guyot est à privilégier.
Attention cependant à ne pas faire une taille trop longue sinon l’acrotonie va se mettre en place et les yeux de la base risquent de ne pas débourrer ce qui conduira à l’allongement et à l’affaiblissement du cep.
L’impact de la date de taille sur le cycle végétatif de la vigne
La taille se pratique à partir de la chute des feuilles jusqu’au débourrement. Il faut attendre la chute des feuilles pour que la vigne ait le temps d’aller au bout de sa descente de sève. La date de taille va modifier la date de débourrement. Plus une taille est tardive, plus le débourrement l’est aussi.
A titre d’exemple, un essai est conduit à Château Latour depuis plusieurs années sur plusieurs parcelles de Merlot.
Cet essai montre que sur une même parcelle taillée au début de la campagne de taille (fin novembre) et l’autre partie taillée début mars, le débourrement se déroule jusqu’à 10 jours plus tard sur la modalité taille tardive. Cela peut permettre d’éviter les gelées tardives et de décaler le cycle physiologique notamment la floraison sous un climat souvent plus clément (même si ce n’est pas toujours vrai). En revanche, l’écart de stade phénologique se resserre au fur et à mesure de la saison jusqu’aux vendanges où il devient quasiment nul.
Dans la réalité, il est très difficile de tout tailler le plus tard possible du fait du manque de personnel qualifié disponible sur une très courte période.
Impact de la technique de taille sur la pérennité du cep
La taille est par nature source de blessure pour la vigne. A chaque blessure, un cône de dessèchement est créé ce qui conduit à une réduction des flux de sève de la plante. Ces cônes sont ensuite sujet à la formation de nécroses par différents champignons qui peuvent parfois être responsables de maladie du bois comme l’Esca.
La taille dite en respect des flux de sève permet de concentrer les blessures sur une même zone afin de conserver un maximum de bois sain. A long terme les pieds ont moins de risque d’être touchés par les maladies du bois. Voir quel est le raisonnement à adopter pour tailler en respect des flux de sève.