Le paillage permet de lutter contre les adventices en couvrant le sol. Il agit comme une barrière physique et limite le passage de la lumière nécessaire aux adventices pour pousser.
Il est capable de retenir une grande quantité d’eau, et limite les phénomènes de lessivage, de lixiviation et d’érosion. Dans ce cas, il réduit aussi la contrainte hydrique de la vigne en maintenant une bonne humidité. Il est aussi bien adapté aux jeunes arbres et arbustes.
Ensuite, le paillis est lentement dégradé, notamment par les champignons qui dégradent la lignine et rendent accessible le reste des broyats. Il améliore la structure pédologique du sol, limite la battance, favorise l’enrichissement du sol en matière organique et minéraux accessibles à la vigne et augmente la présence de microfaune (vers de terre principalement).
Il est possible que cela permette aussi de réduire le risque d’éclaboussure de l’eau sur la vigne (effet « splash ») et donc de réduire les contaminations cryptogamiques.
Paillage des jeunes arbustes du Château Latour
Le paillis peut pourrir et former une couche imperméable à l’eau et l’air. C’est le cas, lorsque plusieurs couches de paillage exogène sont accumulées et/ou tassées de manière répétitive par le passage des machines agricoles.
La dégradation du paillage exogène par les micro-organismes peut donner lieu à ce que l’on appelle une « faim d’azote ». Ces micro-organismes utilisent l’azote contenu dans le sol pour dégrader la matière organique du paillis. Il peut en résulter un manque d’azote pour la croissance de la vigne. Le BRF semble être le paillage qui crée le plus ce symptôme. A l’inverse de la paille, il est constitué de lignine et possède un rapport C/N très élevé (aux alentours de 80 selon la matière première dont il est constitué). Cela signifie que beaucoup d’azote sera nécessaire à la dégradation de la matière organique. Les champignons qui dégradent alors la lignine ont besoin de cet azote et le prélèvent dans le sol, ce qui crée une concurrence forte en azote (d’où le terme faim d’azote). Dans ce cas, il faut adapter le paillage et éventuellement faire un apport pour la vigne.
Certains paillages peuvent causer des phénomènes de glissement des machines lorsque l’humidité est forte sur les parcelles et qu’il y a une pente. Dans ce cas, il faut faire attention à la perte de maniabilité de la machine et aux risques de chute.