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4.2.5.c Le sulfitage post-FML

Quel est le moment le plus propice au sulfitage ?

Deux cas sont majoritairement rencontrés :

  1. Sulfitage précoce dès la fin de la fermentation malolactique
  2. Sulfitage tardif 15 jours après la fin de la fermentation malolactique
  3. La fermentation malolactique s’est terminée alors qu’il restait des sucres résiduels. Sulfitage très léger et pied de cuve pour finir la dégradation des sucres.
    Le choix d’un sulfitage tardif ou précoce va dépendre de :
  • Souhait du vinificateur d’optimiser au maximum ses doses de SO2 libre
  • Si les fermentations alcoolique et malolactiques ont été languissantes ou non

Pour éviter une combinaison trop forte il ne faut pas avoir de molécules trop combinantes. La molécule combinante la plus importante dans le vin étant l’éthanal (et également l’acide pyruvique). Sa combinaison au SO2 est quasiment irréversible. Le diacétyle est aussi combinant mais la réaction est réversible.

Voie du métabolisme de l'acide citrique par O. Oeni. Evelyne Bartowski, adapté de Ramos et al 1995

En effet, à la fin de la FML l’acide citrique est également dégradé en acide acétique et diacétyle principalement. Le diacétyle peut être transformé en acétoïne ou butanediol via la diacétyle reductase. C’est une activité enzymatique présente chez les bactéries lactiques mais également les levures.

Combinaison du SO2 par les aldéhydes et cétones neutre. Le SO2 en oenologie, Jacques Blouin

Dans le tableau il faut regarder la constante de dissociation Kd. Plus elle est faible plus le SO2 combine et moins la réaction est réversible. A comprendre ici que la combinaison avec l’éthanal est figée. C’est en revanche moins le cas pour le diacétyle et pas du tout pour l’acétoine. On différencie alors le SO2 combiné libérable et le SO2 combiné bloqué.

Dans le cas du diacétyle, le SO2 total combiné à ce dernier sera libéré lorsque le niveau du SO2 libre du vin baissera.
L’éthanal est produit par les levures lors de la fermentation alcoolique. Les bactéries lactiques (la plupart d’entre elles en tout cas) ont la capacité de dégrader l’éthanal en éthanol. Cela se passe au début et à la fin de la fermentation malolactique. Au milieu, les bactéries sont concentrées sur l’acide malique.

Il y a alors différentes situations pour optimiser la dose de sulfite apportée.

Cas 1 : la fermentation alcoolique est franche et rapide tout comme la FML.
Ici l’éthanal produit par les levures sera très rapidement transformé en éthanol par les bactéries. De même, la production de diacétyle sur la fin de la FML sera automatiquement consommée par l’activité résiduelle des levures encore très importante. Un sulfitage très précoce est possible ici puisque le milieu est rapidement propre avec peu de molécules combinantes.

Cas 2 : lorsque la fermentation malolactique est plus longue et/ou plus tardive.
L’activité résiduelle des levures est alors amoindrie. Cela peut être un cas où l’on souhaite "aller au bout" : c’est-à-dire dégrader le maximum d’éthanal, dégrader l’acide citrique en produisant du diacétyle et attendre que lui-même soit dégradé en butanediol/acétoïne.
L’idée est alors d’avoir une FML qui va assez loin dans la dégradation des composés. Pour qu’elle soit efficace, il faut la conserver sur lies pour bénéficier de l’activité enzymatique résiduelle (diacétyle réductase). Attention à ne pas avoir un vin trop froid sinon l’activité des enzymes baisse.
Cette solution est évidemment plus risquée que l’option précédente puisque tout un tas de choses peuvent être dégradées à ce stade (acide citrique, acide tartrique mais également des pentoses ou autre). Cela peut amener à une augmentation de l’acidité volatile notamment.
Le risque est présent mais rare, surtout que le temps de latence n’excède pas 15 jours après la fin de la FML. Ce temps de latence correspond d’ailleurs très souvent au temps suffisant pour baisser la turbidité avant entonnage.

Cas 3 : il reste des sucres résiduels. Ce n’est alors plus la fermentation malolactique qui pilote la décision de sulfitage. Dans ce cas, il faut procéder à l’élaboration d’un pied de cuve afin de dégrader les sucres restants.

A quelle dose faut-il sulfiter ?

L’objectif principal est d’avoir un taux de SO2 combiné le plus faible possible puisqu’il est inutile sous cette forme.
Beaucoup de contradictions circulent au sein de la communauté viti-vinicole. Les travaux de recherches et différentes expérimentations admettent les règles générales suivantes :

  • Un sulfitage peu fréquent et à une dose importante permet d’avoir une valeur de SO2 libre plus élevée. Il permet également une destruction efficace des microorganismes et une bonne protection contre l’oxydation. Cependant la couleur est un peu diminuée temporairement et la dégustation en est également perturbée.
  • Des sulfitages en faibles doses et plus réguliers permettent de ne pas impacter couleur et dégustation. En revanche le suivi doit être très régulier, la destruction des microorganismes n’est pas optimale et le SO2 total à la fin est un peu plus élevé.

Pour choisir la juste dose de SO2 à ajouter, il faut considérer le besoin en SO2 actif. Pour le calculer, les valeurs de pH, TAV et SO2 libre sont nécessaires. Plusieurs sites proposent des outils de calculs en ligne. Un pH faible augmente la valeur de SO2 actif tout comme un TAV élevé.
Classiquement, une dose comprise entre 4 et 6 g/hl est suffisante.

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