La taille est une des tâches les plus importantes de l’année car elle conditionne tout le reste de la saison. Il faut savoir s’adapter à chaque pied et raisonner au cas par cas les possibilités de taille.
Différentes bonnes pratiques de taille sont à cumuler afin de préserver les flux de sève et donc la bonne santé du pied et un bon équilibre végétatif.
2.1.1.d Quel est le raisonnement à adopter pour respecter les flux de sève ?
Privilégier le même flux de sève chaque année et concentrer les blessures sur une même zone
Il est important de maintenir un flux de sève exempt de nécrose afin de conserver un flux optimal et une zone de bois la plus saine possible. Il y a donc une portion du pied où les plaies sont concentrées et une zone où le flux de sève est sain.
Prenons l’exemple d’un Guyot simple. Pour maintenir une zone exempte de plaie tout en évitant les entassements de feuillage, il faut choisir une orientation du courson identique pour tous les pieds avec le premier bourgeon toujours en bas.
Par exemple, le courson peut aller en direction du nord afin d’avoir un allongement de la souche dans le même sens. Dans cet exemple, la baguette sera orientée vers le sud et le courson vers le nord. L’année suivante le rameau issu du premier bourgeon du courson sera taillé en courson. Le second bourgeon (sur le dessus) sera la nouvelle baguette. La charge de la baguette sera définie en fonction de la vigueur du pied et de l’objectif de production.
L’allongement induit par cette méthode doit être accepté pour respecter l’élongation naturelle du cep.
Une alternative très qualitative est le Guyot Poussard où un courson est gardé de chaque côté du bois ce qui permet de conserver un flux de sève de chaque côté du cep. La baguette est conservée à droite ou à gauche du pied en alternance.
Éviter les grosses plaies de taille
Les grosses plaies vont conduire à la formation de zones nécrosées conséquentes. Il faut donc les éviter au maximum. Les sécateurs électriques rendent facile la création de grosses plaies puisqu’il n’y a pas besoin de forcer pour éliminer de gros morceaux de vieux bois. Il faut donc être vigilant.
Éviter les coupes rases
Les coupes rases vont conduire à un cône de dessèchement plus important. Il est intéressant de laisser un chicot d’au moins 1 à 1,5 fois la taille du diamètre du bois coupé qui contiendra ce cône. Le postulat de base étant que la profondeur du cône est équivalente au diamètre du bois. Bien que cette règle ne soit pas toujours vérifiée (dépendant de la position de la plaie sur le cep, la sévérité, le cépage…) elle permet d’avoir une règle de base à la taille.
Ces chicots vont se nécroser dans l’année et seront à supprimer l’année suivante.
De même, lorsqu’il faut éliminer un pampre sur le tronc, il est important de respecter la couronne afin de conserver un flux dans la zone ce qui lui évitera de se nécroser.
Anticiper la taille de l’hiver prochain à l’épamprage.
L’épamprage, aussi appelé taille en vert, est décisif sur la taille de l’année suivante. C’est à ce moment que toutes les pousses superflues sont éliminées au profit de celle qui sont conservées pour former le pied et produire des fruits. La sève sera concentrée vers les rameaux d‘intérêt ce qui permettra d’homogénéiser leur pousse.
La taille en vert permet de ne pas créer de plaies de taille et de cône de dessiccation.
Pour plus de détails voir la partie travaux en vert.