3.1.4.b L'historique de la parcelle

La prise en compte du potentiel qualitatif

Le potentiel qualitatif d’une parcelle est multifactoriel, il va dépendre du climat du millésime, de la texture et la structure du sol, du matériel végétal, de l’état sanitaire et de l’action de l’homme entre autres.

L’étude historique des comportements d’une parcelle donnée peut aider à identifier le potentiel de celle-ci. Si des parcelles sont vendangées et vinifiées ensemble, il est impératif de connaitre leur potentiel qualitatif respectif. Une parcelle très qualitative ne devrait pas dans l’idéal, être assemblée à une parcelle au potentiel qualitatif modéré. En plus du potentiel d’homogénéité qualitatif, le potentiel d’homogénéité de caractéristiques peut être pris en compte (caractéristiques analytiques communes, extractibilité…).

La possibilité d'un découpage intra-parcellaire

Lorsque l’état de maturité est très hétérogène sur une même parcelle, il est possible de délimiter des aires qui seront vendangées à des dates différentes. En effet, la topographie peut donner lieu à des orientations, des expositions au vent et au soleil, des climats différents. Ces caractéristiques intrinsèques à la parcelle peuvent conduire à des écarts de maturité. Afin de mettre le plus possible en avant le potentiel qualitatif, il est conseillé de vendanger à maturité et dans ce cas, un découpage intra-parcellaire peut être bienvenu.

La définition du profil organoleptique de la parcelle

La définition d’un ordre de récolte idéal passe par la définition du profil de vin souhaité. Lorsque la volonté est de produire un vin qui exprime des arômes type fruit frais, il est, en général, conseillé de vendanger assez tôt afin de préserver les précurseurs aromatiques et de limiter leur dégradation lors de la maturation du raisin. Lorsque le style de vin souhaité est davantage sur le fruit mûr, il est préférable de laisser le raisin terminer sa maturité et se concentrer davantage en sucres. L’expérience du vigneron permet de connaître l’identité de chaque parcelle et leur potentiel. Le profil de la parcelle ne change que peu au fil des années sauf dans le cas de jeunes vignes.

Le comportement de la parcelle en fin de cycle sur les années passées par rapport aux Botrytis

Le passé d’une parcelle et son comportement face aux diverses maladies de la vigne peuvent apporter de nombreuses informations essentielles à l’établissement d’une date de récolte optimale. A titre d’exemple, lorsque le cépage d’une parcelle est vigoureux et arrive tardivement à maturité en arrière-saison, il est possible que les conditions climatiques soient limitantes au potentiel qualitatif des raisins. Les précipitations (de septembre et d'octobre), peuvent à ce stade, causer l’éclatement des baies qui perdent de leur élasticité, cela augmente le risque de contamination par Botrytis. Bien que ce phénomène puisse survenir de manière aléatoire, il est aussi possible de reconnaitre des effets répétitifs sur des parcelles bien précises au fils des années. Dans ce cas, il est conseillé de surveiller l’état sanitaire et l’état de maturité de cette parcelle ainsi que les prévisions météorologiques. Lorsque les conditions sont mauvaises et que le risque sanitaire augmente, il est possible d’avancer la date de récolte afin de limiter tout risque de perte de rendement et de perte qualitative des raisins ainsi que des vins issus de raisins botrytisés.

Les analyses des contrôles maturités combinées aux dégustations et aux connaissances des profils et potentiels qualitatifs des parcelles permettront de piloter au mieux les dates de récoltes.