Lorsque la pression fongique est forte et que l’état sanitaire est très dégradé, un tri à la parcelle peut être envisagé. Ce tri sur place nécessitera une immobilisation plus longue des équipes et du matériel de transport et ne permettra pas nécessairement de gagner de temps. En revanche, il peut être mis en place dans le but de limiter les « goulots d’étranglements » au chai, de libérer de la place et de faciliter le tri avant encuvage. De cette manière, un pré-tri libère du temps et de l’espace (les parties triées qui peuvent représenter un gros volume ne prennent plus de place au chai). Il n’est cependant pas toujours nécessaire, notamment lorsque l’entreprise est équipée d’un matériel de tri optique, souvent capable de séparer la vendange altérée des raisins sains surtout dans le cas de bais touchées par le mildiou.
3.2.1.b Le tri à la parcelle lors des vendanges
Au château Latour, le tri est intégralement manuel. Le millésime 2018 s’est caractérisé par une forte pression mildiou, avec de nombreuses grappes partiellement touchées, le travail de pré-tri a été colossal pour atteindre le résultat très qualitatif finalement obtenu. Les consignes données aux vendangeurs dépendent principalement du degré de dégradation de l’état sanitaire : lorsqu’il est légèrement dégradé, 1 ou 2 coups de sécateurs par grappe peuvent suffire pour un pré-tri. En revanche, lorsqu’il est critique, il est possible d’aller jusqu’à 3-4 coups de sécateurs par grappe. Une autre solution consiste, non pas à nettoyer légèrement chaque grappe, mais à nettoyer intégralement quelques grappes seulement, de sorte à ne pas reprendre chaque grappe sur les tables de tri.