2.9.3 Quels sont les différents systèmes d'irrigation existants ?

L'irrigation gravitaire

Il existe plusieurs types d’irrigation qui se distinguent par leur mode d’apport d’eau sur la vigne, leur consommation en eau, leur efficience ainsi que le matériel nécessaire à leur fonctionnement.

Il s'agit d'un système d’irrigation qui, comme son nom l’indique, permet une irrigation sous le rang par déplacement de l’eau grâce au phénomène de gravité. Un canal (ou raie) est creusé en bout de rang et une sortie d’eau est prévue devant chaque rang. De cette manière, lorsque l’eau est amenée dans le canal, elle ruisselle le long de l’inter-rang. L’inter-rang peut aussi être bombé afin d’éviter le ruissellement de l’eau hors de la zone du rang. Il s’agit d’une méthode ancienne et peu économe en eau mais qui permet de recharger rapidement les réserves utiles en eau du sol. L’efficience de ce système se situe entre 40 et 70 %.

L'irrigation par aspersion

Il s’agit d’un système qui imite la pluie grâce à la pulvérisation d’eau par des canons mobiles sur une surface délimitée. L’efficience de ce système est élevée, entre 70 et 85%. Cependant, elle est très peu économe en eau et les parties herbacées (feuilles, inflorescences) sont aussi pulvérisées ce qui peut causer plus de risque de maladie cryptogamiques.

Focus sur l'irrigation localisée : le système de goutte-à-goutte

C'est le système le plus efficient (90 à 95%). Il s’agit du système « standard » généralement utilisé par les pays qui ont recours à l’irrigation. Ce système nécessite davantage d’installation (buses ou gouteurs, tuyaux, source d’eau, vannes…) que les autres types d’irrigation mais elle permet une meilleure économie de l’eau. Les canalisations peuvent être sur le rang de vigne (attachées au fil porteur ou entre le sol et le fil porteur) ou enterrées. Lorsque l’irrigation est enterrée, les pertes d’eau par évaporation peuvent être réduites, mais le système doit être réfléchi en amont pour une installation avant la plantation. Il faut cependant faire attention à ne pas lancer l’irrigation trop tôt (les premières années suivant la plantation) afin d’éviter un développement racinaire privilégié en surface ou sur le premier horizon de profondeur qui bénéficie davantage de l’humidité.