2.8.2.b Comment la vigne est-elle atteinte par le gel ?

Impact du gel selon la période

• Au printemps : les dégâts provoqués par ces gelées sont plus fréquents mais moins graves pour la pérennité des souches. La vigne est sensible dès l’apparition des jeunes feuilles qui sont riches en eau. En situation de forte humidité, les jeunes pousses peuvent geler à partir de -2 à -3°C alors qu’en situation plus sèche (hygrométrie <60%), elles peuvent résister à -4 voire -5°C. Ces gelées n’entraînent jamais la mort de la vigne même si elles peuvent détruire la récolte.

• En automne : les gelées précoces, avant la chute des feuilles, sont préjudiciables surtout sur les jeunes vignes dont le cycle végétatif est souvent plus long. Les organes herbacés sont atteints en général lorsque la température s’abaisse en dessous de -2,5°C

• En hiver : quand la température est inférieure à -15°C, les bourgeons, les bras et la souche peuvent être touchés. Ces gelées peuvent aller jusqu’à provoquer la mort de la souche

Les mécanismes d'actions

Les espaces inter-membranaires des cellules sont moins riches en minéraux et gèlent de ce fait plus facilement. Les minéraux agissent comme molécules-écran face à la formation de glace en s’intercalant entre les molécules d’eau, qui sont plus espacées et ont plus de difficulté à geler. Il s’agit d’un phénomène qui abaisse le point de congélation de l’eau. Face au déséquilibre osmotique entre la cellule et l’extérieur, la cellule exsude l’eau (exosmose : phénomène de flux d’eau s’établissant de l’intérieur de la cellule vers l’extérieur visant à rééquilibrer les potentiels osmotiques du cytosol et de l’eau apoplasmique) et se déshydrate. Ce qui conduit à la dégradation de ces cellules.