6.1.1.b Les différentes mesures de filtrabilité sur un vin

L’indice de colmatage (IC)

L'indice de colmatage est d’un test classique de mesure de filtrabilité, qui s’applique cependant uniquement en vue d’une filtration finale sur un vin très peu turbide (NTU<3). Seule un filtre membrane de 0,65 µm et 25mm de diamètre peut être utilisé. Il ne s’agit pas d’un outil permettant d’anticiper la préparation du vin avant la filtration finale.

Interprétation de l’indice de colmatage (milipore 0,65 µm) (Source : Romat H., 2014. Filtration en œnologie. Éditions Féret Bordeaux.) :

Le volume maximum filtrable (Vmax)

Le Vmax est le volume théorique maximal filtré en un temps donné pour un filtre donné. Il est calculé à partir du même filtre que l’IC, c’est-à-dire un filtre membrane 0,65 µm. Il ne permet pas non plus d’appréhender la filtration dans son ensemble et de guider l’ensemble des opérations de clarification post-fermentaire en vue de l’obtention d’une filtrabilité optimale. Il permet en revanche d’estimer les besoins en renouvellement des cartouches au cours de mise en bouteille, en calculant une perte en qualité de filtration à chaque nettoyage et compte tenu du Vmax de chaque vin.
Interprétation du volume maximum filtrable (Source : Romat H., 2014. Filtration en œnologie. Éditions Féret Bordeaux.) :

Le coefficient de Colmatage (CC)

Les mesures d’indice de filtrabilité (IC) et du Vmax n’étant calculables que pour des vins très peu turbides (NTU<3) et sur un média filtrant unique (0,65 µm), un coefficient de colmatage a été créé afin de mesurer la filtrabilité d’un vin moins clarifié (NTU>50). Ce coefficient fonctionne pour tout type de filtration frontale et permet d’anticiper les opérations de clarification et de filtration avant la filtration finale pour la mise en bouteille. Plus le coefficient est faible, plus l’évolution du colmatage sera lente. A l’inverse, plus le coefficient est élevé, plus le colmatage sera rapide.

Interprétation du coefficient de colmatage (Source : Romat H., 2014. Filtration en œnologie. Éditions Féret Bordeaux.) :

Les Critères de Filtrabilité Lamothe-Abiet (CFLA)

Les CFLA permettent de définir la filtrabilité d’un vin, quel que soit son état et sa turbidité. De ce fait, la mesure peut être menée sur un vin en cours d’élevage. La membrane de filtration doit être adaptée en fonction de la turbidité du vin à filtrer à l’image du calcul du CC.
Le protocole consiste à filtrer sous pression constante un échantillon de vin pendant 2 minutes et à noter le volume écoulé toute les 10 secondes pendant ces 2 minutes. Le score final obtenu varie entre 0 et 200. Plus le CFLA est faible, meilleure est la filtrabilité et plus le colmatage est faible.

Interprétation des critères de filtration Lamothe et Abiet (Source : Romat H., 2014. Filtration en œnologie. Éditions Féret Bordeaux) :

Les bonnes pratiques lors du suivi

Dans le cas de vin à historique difficilement filtrable, c’est à partir de la fin de la fermentation malolactique que le vin peut être suivi pour définir ou non l’utilité d’une clarification. Les analyses sont idéalement reconduites après chaque soutirage, afin de suivre précisément l’évolution du vin. Sinon les mesures de filtrabilité se font plus tard, la première au moment du collage généralement.

La température de filtration doit idéalement être la même que celle lors des tests de filtrabilités puisqu’il s’agit d’un paramètre qui peut modifier la viscosité et donc la filtrabilité d’un vin elle-même. Par exemple, la filtrabilité d’un vin peut être réduite lorsque la température est plus froide lors de la filtration finale (avant mise en bouteille) que lors des essais. Ce paramètre est particulièrement important pour la production de vins liquoreux.