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2.4.2.g Le pied noir

Désigné en 1961 sous le nom de gangrène, le pied noir est une maladie qui touche les jeunes plantations. Cette maladie peu répandue et peu connue, est retrouvée de façon ponctuelle et cyclique dans les vignobles champenois et charentais. Elle a également été identifiée en Aquitaine, en Bourgogne, en Alsace, en Italie, au Portugal, en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud et en Californie.

Quels sont les dégâts causés par le pied noir au vignoble ?

La maladie du pied noir affecte les jeunes vignes, âgées de 2 à 8 ans. Dans le vignoble, cette maladie peut s’exprimer au niveau des organes aériens, soit par une absence de débourrement soit par la présence d’une végétation anormale, affaiblie qui le plus souvent se dessèche au cours de la saison.

L’examen du système racinaire des plants atteints montre la présence de racines saines qui présentent la particularité de se développer peu profondément et parallèlement à la surface du sol. Fréquemment, à un niveau supérieur sur le porte-greffe, peut être observé un deuxième plateau de racines qui permet, à plus ou moins grande échéance, la survie de la jeune plante.
Les racines du premier plateau deviennent nécrosées et prennent une couleur grise à noire selon le degré d’attaque. Après grattage de l’écorce apparaît souvent une zone brune qui part du talon et remonte plus ou moins vers le porte-greffe.

Des coupes transversales montrent que ces zones brunes se développent de l’écorce vers la moelle. Les ceps atteints de pied noir se distribuent en foyers qui se présentent le plus souvent, soit en taches, soit en lignes. L’analyse microbiologique des ceps atteints montre la présence constante d’un champignon dans les tissus nécrosés.

Quel est le champignon responsable du pied noir ? Quelle est son cycle biologique ?

Le champignon responsable du pied noir de la vigne est Ilyonectria liriodendri (anciennement dénommé Cylindrocarpon destructans). Ce micro-organisme inoculé à de jeunes plants, induit les symptômes observés in natura. Il a été observé la présence de fructifications de couleur brun-rouge, de 0,17-0,35 x 0,15-0,32 mm de taille, à la base de la jeune plante et sur l’écorce. Ces fructifications d’aspect globuleux, renfermant les spores, correspondent à la forme sexuée du champignon. Ilyonectria liriodendri présente un mycélium brun-orange en culture. Au microscope, ce mycélium présente des appendices appelés conidiophores qui portent les spores. Celles-ci sont cloisonnées et de différentes tailles. Les plus grandes ont une taille de 50 x 7 microns. Par référence aux maladies provoquées par ce champignon sur d’autres cultures, on suppose qu’il vit à l’état latent dans le so,l et dans certaines conditions peut s’attaquer à des plantes affaiblies. Il semble infecter soit par le talon, soit par une blessure à la base du porte-greffe, puis progresse dans les tissus ligneux provoquant la nécrose brune à noire, caractéristique du pied noir.

Existe-il des méthodes prophylactiques ?

La lutte contre le pied noir de la vigne est essentiellement préventive car il n’existe aucune mesure curative. Ces mesures préventives tendent à créer une structure du sol favorable sur une grande profondeur. Les préconisations données par le CIVC qui peuvent être appliquées à toutes les régions sont de :

  • Ne pas effectuer d’opérations sur des sols mal ressuyés

  • D’envisager un sous-solage si une compaction est soupçonnée. Cette opération doit être effectuée sur des sols très secs afin de provoquer l’émiettement des couches profondes. La compaction excessive des sols et les problèmes d’hydromorphie qui lui sont ou non associés sont des facteurs favorables au pied noir. Ce compactage peut être naturel ou dû à certaines pratiques culturales (gros travaux d’aménagement des parcelles, apport massif d’amendement, plombage des sols par les passages successifs de tracteurs après désinfection). L’affaiblissement des jeunes plants pourrait favoriser les attaques du champignon

  • D’envisager un drainage sur les parcelles engorgées temporairement ou de façon permanente

  • Sur les parcelles atteintes, un griffage profond du sol peut être envisagé à l’automne et en condition sèche. La complantation réussit la plupart du temps. Il est recommandé de faire des gros trous avant l’hiver afin d’obtenir un éclatement du sol à proximité des racines

  • Sur les parcelles fortement atteintes, il est préférable de procéder à leur arrachage complet afin d’éviter une hétérogénéité importante

Extrait de Vigne Vin Occitanie.

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