2.4.1.c Le Black rot

Quels sont les symptômes du Black rot sur feuilles ?

Le Black-Rot (Guignardia bidwellii) se traduit par de petites taches régulières (quelques millimètres), brun-rouge sur les deux faces et bordées d’un liseré brun foncé. 3 à 4 jours après, de petites pustules noires, les pycnides, apparaissent sur la face supérieure et de manière concentrique sur la tâche.
Les feuilles en voie de croissance sont plus réceptives que les feuilles adultes qui deviennent résistantes. Les symptômes caractéristiques sont dits en « coup de fusil ». Des symptômes peuvent également être visibles sur rameau comme ci-dessous.

Quels sont les symptômes du Black rot sur grappes ?

Les inflorescences ne sont que rarement attaquées. Le stade maximal de sensibilité va de la nouaison à la fermeture de la grappe. La baie malade prend une couleur fauve.
Peu de temps après, le grain commence à se flétrir et finit par se dessécher au bout de 3-4 jours. Il brunit alors et se momifie en se couvrant de nombreuses pycnides, ou de périthèces, en fin de saison qui donnent un aspect rugueux. La gravité de l’attaque va de quelques baies atteintes à des grappes entièrement desséchées.

Quelle est la biologie du champignon ?

L’inoculum hivernal se trouve sur des baies momifiées sous forme de périthèces. Très tôt au printemps, en particulier si l’hiver a été pluvieux, les périthèces arrivent à maturité, libérant avec les pluies des ascospores, responsables des contaminations primaires. L’apparition des symptômes survient après une période d’incubation de 10 à 25 jours selon les températures.
Les pycnides assurent les contaminations secondaires par les pycniospores dispersées par la pluie sur tous les organes placés autour de l’éclaboussure (coup de fusil). La dissémination se fait de proche en proche, aussi le champignon a-t-il une extension relativement lente comparée à celle du mildiou et de l’oïdium, c’est une « maladie à foyers ». Une température entre 23 et 25°C et une humectation prolongée favorisent le développement du champignon.

Sections extraitent de Vigne Vin Occitanie.

Quelles sont les pratiques favorisant le Black rot ? Et quelles sont les méthodes de lutte prophylactique existantes ?

• La gestion des traitements ou des retards de traitements : traiter seulement à l’apparition des symptômes peut être trop tard lorsque l’historique de la parcelle témoigne d’attaques répétées les années précédentes. Solutions prophylactiques : Mener la campagne de traitement de manière préventive : au stade post-débourrement par la synergie du soufre et du cuivre

• L’entretien de la parcelle : laisser des grains momifiés sur les parcelles constituera l’inoculum hivernal et risquera de contaminer à nouveau la vigne l’année suivante. Solutions prophylactiques : Éliminer les grains desséchés (momies) existant sur les souches lors de la taille, arracher les vignes abandonnées, mettre hors de la parcelle les sarments atteints.

Quelles sont les traitements disponibles pour lutter face à ce champignon ?

La recrudescence des attaques de Black Rot ces dernières années amène à reconsidérer cette maladie dans les stratégies de traitements. Elles vont s’appuyer sur la sensibilité et l’historique de la parcelle (l’année n-1 notamment). En agriculture biologique, tout comme en viticulture conventionnelle, il n’existe pas de traitement spécifique contre le Black rot, seulement la synergie et les effets secondaires du soufre et du cuivre (contre l’oïdium et le mildiou) assurent la protection de la vigne contre ce champignon.

A parti de quel stade de développement de la vigne faut-il commencer à traiter ?

Le traitement contre le Black rot va dépendre du stade de développement de la vigne et du niveau de contamination l’année n-1. Au stade de post-débourrement, il s’agit d’un traitement préventif, aux stades floraison à fermeture de grappe puis jusqu’à véraison lorsque les symptômes existent, il s’agit de méthodes curatives.

En situation normale, c’est-à-dire, en l’absence de symptômes l’année précédente, et lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables, il convient de traiter lors de l’apparition des premiers symptômes, à savoir, l’apparition de tâches sur feuilles. En revanche, lorsque l’année précédente, la vigne était contaminée, il est plus prudent de commencer les traitements plus tôt, lorsque les périthèces sont mûrs, au stade « sortie de feuilles » par exemple, si les conditions climatiques sont pluvieuses.

Pour les parcelles à risques ou lorsque les symptômes sont toujours visibles, il est conseillé de continuer le traitement jusqu’au stade véraison.