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5.3.1.e Choix de la chauffe

Quels sont les différents types de chauffe rencontrés ?

La chauffe d’agrément ou bousinage est une chauffe de finition d'un fût qui permet de jouer sur les arômes et le profil tannique qu'apportera le fût au vin.
La chauffe est la partie sur laquelle l’Homme a le plus de contrôle. Différents paramètres sont à contrôler lors du bousinage pour obtenir des profils aromatiques très différent.

ChauffeTemps en minutesTempérature
Faible30120 – 130
Moyenne35160 – 170
Moyenne +40180 – 190
Forte45200 – 210

Ces valeurs changent en fonction des tonneliers. La chauffe peut être ouverte ou fermée. Si la chauffe est fermée, cela signifie qu’un couvercle de métal est posé sur le haut de la barrique. Les deux techniques peuvent être également employées sur une même chauffe. La mise en place ou non d’un couvercle permet de moduler la vitesse de montée en température

Quel est l'impact de la chauffe sur les propriétés aromatiques du vin ?

Au niveau aromatique, il y a les produits de thermo-dégradation des polysaccharides qui donnent trois molécules principales : l’hydroxyméthylfurfural (caramel), le méthylfufural (amande grillé) et le furfural (amande). Généralement, ces molécules ne sont pas présentes en quantités suffisantes pour être perçues par la majorité des dégustateurs (extraction assez difficile). Elles peuvent néanmoins apporter de la complexité et la synergie entre les différentes molécules aromatiques est loin d’être établie.
Ensuite, on trouve les produits issus de la thermo-dégradation de la lignine. La dépolymérisation de la lignine conduit notamment à l’apparition de vanilline dont le nom évoque à lui seul son odeur. Des réactions de pyrolyse sont présentes ce qui permet l’apparition de phénols volatils et phényls cétones. Par exemple, le syringyle donnant des arômes épicés, fumés.
Remarque : la présence de vapeur d’eau qui utilisé pour abaisser la température de surface de l’intérieur du fût lors de la chauffe favorise la dégradation de la lignine.
En dernier élément, les réactions de Maillard, responsable d’odeur grillée due à trois molécules principales, cyclotène, iso-maltol et maltol. La teneur en cyclotène et iso-maltol augmente avec l’intensité du brûlage.

Pour résumer, on a cinq catégories aromatiques :

  • Les lactones (bois) coco, bois frais…
  • Les phénols volatils (chauffe) épicés, clou de girofle, fumée…
  • Les furanes (chauffe) notent café, fumé, grillé…
  • Vanilline et autre aldéhyde phénol (chauffe) vanille…
  • Molécules issues du brûlage (Crésol, maltol…) arômes grillés

La proportion de ces différents éléments va dépendre du temps et de la température de chauffe.

MoléculesArômesOrigine
Eugénol / iso-EugénolClou de girofleOrigine bois, augmente avec la chauffe
Issu de la thermodégradation de la lignine/ proportion plus ou moins importante selon temps de séchage, espèce.
VanillineVanille
T2N (aldéhyde phénol)Fraîcheur, planche si haute concentrationApparaît sur chauffe faible, s’oxyde facilement au cours du temps.
Trans β-méthyl-γ-octalactone (Whiskylactone)Noix de cocoProportion dépend de l’espèce, temps de de séchage
10 fois plus odorante que la forme trans. Très présente chez Quercus Alba
Cis-WhiskylactoneNoix de coco
Issu de la thermodégradation des polysaccharides
HydroxyméthylfurfuralCaramel
Issu de la thermodégradation des polysaccharides
MéthylfurfuralAmande grillée
Issu de la thermodégradation des polysaccharides
FurfuralAmande
SyringolEpicé, fuméeIssu de la thermodégradation de la lignine
SyringaldehydeAsséchantIssu de la thermodégradation de la lignine
CrésolFumée, âcretéIssu du brûlage du bois
Cyclotène, iso-maltol et maltolGrilléeIssu du brûlage du bois

Quel est l'impact de la chauffe sur les propriétés gustatives du vin ?

Plus la chauffe est importante, plus il y a de dégradation des ellagitanins qui sont thermosensibles. Les fûts moins chauffés seront souvent plus structurants.
Cependant, ceci est à nuancer. En effet, les chauffes fortes conduisent à des microfissures sur la surface du bois ce qui augmente de façon significative la perméabilité du bois au liquide. Le vin peu alors rentrer au bout d’un certain temps, plus en profondeur là où les ellagitanins ont été moins dégradés. Il y a donc un apport d’ellagitanins assez important dans le cas d’un élevage long mais pas d’un élevage court.
Plus une chauffe est longue et modérée, plus il y a création de vanilline.

Il y a donc plus d’impact sur la sucrosité et le gras. Ce genre de chauffe favorise l’enrobage des tanins.
Plus une chauffe est forte et de durée limitée, plus il y a création de furanes. L’effet sur l’équilibre de bouche est un gain en milieu de bouche et en structure. Le risque est de déséquilibrer le vin en appuyant trop sur le milieu de bouche, et rendre la finale asséchante.
Sur une chauffe faible, la bouche donne une impression de structure et de fraicheur, avec un léger renfort de l’astringence certainement dû à une sucrosité moins importante que dans les autres cas de figure.

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