2.2.4.f Le choix d’un enherbement semé contrôlé

Il est possible de mettre en place un couvert végétal contrôlé pour concurrencer ces adventices, on parle alors d’enherbement semé.
Pour choisir une espèce adaptée aux potentialités agronomiques d’une parcelle, il faut connaitre ses besoins en eau et en azote.
Certaines espèces sont plus ou moins concurrentes à la vigne vis-à-vis de ces nutriments et il faut pouvoir appréhender leur potentiel de concurrence pour éviter d’imposer une trop forte contrainte à la vigne. D’autres critères peuvent être pris en compte, notamment l’implantation de l’espèce, sa pérennité, sa maîtrise des adventices, son type de climat (résistance à la sécheresse), son enracinement ainsi que son port (grimpante, rasante).

Il peut être intéressant de semer un mélange d’espèces et de variétés. Par exemple une graminée peut être associée à une ou plusieurs légumineuses. Leur association peut être bénéfique pour la biodiversité au sein de la parcelle. Lorsque deux espèces n’ont pas les mêmes caractéristiques d’implantation, de pérennité ou encore d’enracinement, leur association peut permettre une meilleure tenue au vignoble. Par exemple, l’association d’une plante grimpante à du blé lui permet de pousser sur le blé. Le pâturin des prés peut être associé au trèfle souterrain. Le paturin étant lent à l’implantation, le trèfle prend le dessus au début avant de laisser place au pâturin.

Tout type d’enherbement, et l’enherbement semé en particulier, doivent, dans l’idéal, être réfléchis en fonction des caractéristiques de la parcelle. Il est difficilement envisageable de mettre en place le même enherbement sur l’ensemble d’un vignoble, sauf bien sûr, si l’ensemble des parcelles est homogène. Le couvert végétal doit convenir autant que possible aux objectifs fixés, à savoir, le type de concurrence, le besoin d’aération de la structure du sol, de limitation de l’érosion, les objectifs de production, etc.

De plus, les caractéristiques d’un sol spécifient aussi l’implantation des adventices. Un sol sableux et chaud n’engendrera pas forcément la présence des mêmes espèces d’adventices qu’un sol argileux plus froid et plus humide. A titre d’exemple, la renoncule rampante et le trèfle blanc sont des adventices qui préfèrent les sols argileux et humides. De même, certaines adventices bio-indicatrices préfèreront les sols riches en certains éléments nutritifs, c’est le cas notamment du liseron des champs qui peut traduire un excès d’azote.