L’écorce de bourdaine
Appliquée après floraison, la décoction de bourdaine inhibe le développement du mycélium du mildiou et de l’oïdium. Elle aide la vigne à fabriquer des stilbènes très toxiques pour le mildiou grâce à sa richesse en anthraquinones. La dose recommandée est de 120g de plante sèche/ha. Il est aussi possible de combiner une décoction de bourdaine à une décoction de prêle ou d’écorce de chêne par exemple. La dose maximale du mélange ne devant pas dépasser la dose recommandée pour une seule plante.
Les matières actives de la bourdaine et leur fonctionnement : Lors d’une attaque par un champignon, la plante reçoit un « signal d’alerte » et met en place un mécanisme de défense contre ce pathogène par la synthèse de phytoalexines stilbéniques (marqueur de résistance). Ces phytoalexines, considérées comme une des réponses les plus importantes de la vigne lors d’une infection fongique, ont un effet biocide et fongistatique contre le mildiou (plasmopara viticola) en limitant la mobilité des zoospores. Cependant, la plante peut mettre du temps à synthétiser ces molécules après reconnaissance d’une attaque et ne lutte pas, de ce fait, de manière immédiate contre le champignon. La pulvérisation de bourdaine riches en anthraquinones (émodine), permet de limiter directement la mobilité du champignon par l’induction de synthèse de stilbènes par la plante. Pour la bourdaine, il s’agit d’une « substance de base » pouvant s’utiliser en préventif, en complément des traitements habituels afin de limiter les risques d’attaque de mildiou, mais elle agit aussi comme SDN en stimulant les mécanismes de défenses de la plante par la production de plus de stilbènes.
D’autres extraits de plantes comme les racines de rhubarbe ont un effet antifongique. Elle est aussi utilisée contre le mildiou dans un but de réduction des doses de cuivre. La bourdaine et la rhubarbe ont un effet à la fois éliciteur de défenses naturelles de la plante mais aussi un effet biocide sur le mildiou.